Les Mines

Histoire des Mines

L’extraction du charbon remonte au XIIIème siècle, où un édit des échevins de Douai fixait le prix du charbon de terre et en réglementait la vente. C’est ainsi que deux compagnies minières se sont partagées le territoire de la commune : La compagnies des Mines d’Aniche, crée par Claude-Constant Juvénal d’Harville des Ursins , Marquis de Traisnel le 11 novembre 1773 et la Compagnie des Mines d’Azincourt formée par quatre sociétés : Azincourt, Carette et Minguet, d’Étrœungt, et d’Hordain-sur-l’Escaut, qui effectuent des sondages au sud de la concession de la Compagnie des Mines d’Aniche, dans un périmètre assez restreint. Le gouvernement est très embarrassé pour attribuer des droits de propriété demande aux quatre sociétés de se réunir en une seule compagnie. La concession devient la Compagnie des Mines d’Azincourt le 29 décembre 1840.

Ce sont 15 puits de mines qui ont été creusés sur le territoire de la commune que nous allons vous faire découvrir.

ANICHE, IL Y A 350 MILLIONS D'ANNEES

Comment peut-on imaginer ce qu’était Aniche, il y a 350 millions d’années quand le charbon s’est formé.  Cette période appelée « Le Carbonifère » qui est une période géologique du Paléozoïque.  

Notre territoire était semblable à une véritable serre constituée d’immenses marécages, d’une végétation luxuriante avec un climat chaud et humide.  

Pour information, l’âge de la terre est estimé à 4,6 milliards d’années, depuis la formation de la Terre à partir de la nébuleuse solaire jusqu’à l’époque actuelle. Elle est divisée en quatre périodes chronologiques :

L’Hadéen, c’est la période de formation de la croute terrestre.

L’Archéen, c’est la période des premières formes de vie sur terre.

Le Protérozoïque, c’est l’apparition des premières formes multicellulaires

Le Phanérozoïque c’est l’apparition de la vie végétales et animales, il y a 540 millions d’années.

Le Paléozoïque encore appelé Erre primaire, est la première période du Phanérozoïque qui donna naissance au charbon.

Le processus, maintes fois répété de superpositions de dépôts dans une atmosphère chargé de gaz carbonique va donner naissance, à des substances solides et haute teneur de carbone, soit par ordre d’ancienneté ce qu’on appelle aujourd’hui : l’anthracite, la houille, le lignite, la tourbe. 

La découverte du charbon dans la région

L’extraction du charbon ne date pas d’aujourd’hui, déjà en Belgique au moyen-âge et dès le 13ème siècle à Douai, un édit des échevins fixait le prix du charbon de terre et en réglementent la vente.

L’exploitation autour de Liège avait pris très tôt un caractère industriel et en 1515 déjà, une catastrophe minière fait état de 88 morts dans cette ville. De liège, l’exploitation minière s’étendit lentement vers le Nord de l’Europe et l’Allemagne puis vers le sud, dans le bassin actuel du Borinage.

Le 24 juillet 1712 se joue à la victoire de Denain où se joue le sort de notre région entre Denain, Bouchain, Aniche et Marchienne, rattachées à la France sous Louis XIV.  

Le charbon est découvert à Fresnes sur Escaut en 1720 et la compagnie des mines d’Anzin créée en 1757.  

Les besoins vont croissants et le rythme de renouvellement des forêts ne pourrait pas satisfaire l’appétit de la machine à vapeur dont dépend le développement industriel.  

C’est ainsi que va se développer l’exploitation minière vers la région d’Aniche puis vers le Pas de Calais dans le milieu du 19ème siècle.

Création de la compagnie des Mines d’Aniche.

Le 11 novembre 1773, la compagnie des Mines d’Aniche est créée par huit directeurs, dont le Marquis de Traisnel ; Claude-Constant Juvénal d’Harville des Ursins.

Elle est composée de nobles et de fermiers du pays, c’est en effet de riches bourgeois terriens qui apportent leurs capitaux mais doivent compter avec les nobles. Une remarque s’impose au passage, le capitalisme de cette époque, est un capitalise de novateurs, de créateurs dont il faut reconnaître le caractère positif Certes il entend travailler à son profit mais il ne se préoccupe pas toujours de la rentabilité immédiate de ses capitaux, il faudra attendre 32 ans pour obtenir un premier dividende à ses actionnaires en 1805.

A la tête de la compagnie, Claude-Constant-Esprit Jouvenel des Ursins d’Harville, marquis de Trainel (ou Traisnel), seigneur de Passy, est un militaire français, né le 12 mars 1723 à Versailles et mort paralytique le 6 octobre 1794. Il fut lieutenant-général des armées du roi et grand bailli d’Ostrevent.

Géant représentant le Marquis de Traisnel

Ses associés sont M. Béranger, de Douai, de M. Dehault de Lussus, conseiller du Roi, et Trésorier Général du Hainaut, M. Desvignes père, de Valenciennes, M. Dussart, Trésorier de la ville de Valenciennes, Mathias Desvignes, fermier à Hordain, M. Léonard Louis Lanvin ; le père d’Auguste-Louis Lanvin, ancien soldat de Napoléon 1er qui deviendra maire d’Aniche, fermier à Fressain enfin M. Deheugnies, de Condé sur Escaut.

La concession des Mines d’Aniche est accordée par arrêté du conseil d’État en date du 10 mars 1774 au Marquis de Traisnel pour une durée de 30 ans avec pour activité : Extraction et transport de la houille. 

Louis Auguste Jouvenel (ou Juvénal) des Ursins, comte d’Harville

Né le 23 avril 1749 à Paris, est le fils du marquis de Traisnel, mort le 8 mai 1815 à Lizy-sur-Ourcq Seine-et-Marne, est un général et homme politique français qui a servi sous l’ancien régime, la révolution l’empire et la restauration. Sénateur, comte d’empire, son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe. En 1808, il prit le relais de son père durant cinq ans et la société des mines d’Aniche prit le nom d’Harville. Mais en 1813, il fût contraint de vendre ses intérêts et la compagnie reprit le nom de compagnie des mines d’Aniche.

En 1885, Émile Vuillemin entre à la Compagnie est en devient le directeur général. En 1873 la production totale de la Compagnie des Mines d’Aniche est de 618 000 tonnes.

Le 4 août 1895, c’est l’attentat d’Aniche contre Mr Vuillemin qui sera gravement blessé. Il se retirera et sera remplacé par Mr Lemay 

En 1906 la Compagnie emploie 7 600 ouvriers dont 5 033 au fond, elle exploite 10 puits d’extraction et possède 2 usines de lavage, 40 km de voie ferrée et 1 rivage.

Louis Auguste Juvénal des Ursins, comte d'Harville

Une exploitation difficile

 La découverte de la houille à la fosse Sainte-Catherine réjouit les actionnaires.

C‘est Prosper Quiquempoix, le premier directeur des travaux du fond qui décide de transporter le matériel de fonçage à Aniche où s’ouvriront les puits Sainte Catherine et Saint Mathias sur le territoire de la commune d’Aniche en 1777. Le charbon est découvert dans la nuit du 11 au 12 septembre 1778 au puits Sainte-Catherine.

Les fosses ne sont pas très productrices à cause d’un gisement modeste et très accidenté. Le puit Saint Mathias est utilisé comme exhaure et ils seront abandonnés en 1839 et serrementés en 1840.

Terril de la fosse Sainte Catherine

Lexique

Avant d’aller plus loin, un petit lexique spécifique à la mine qui vous aidera dans la suite de l’histoires des mines.

Abattage ou abatage : action de détacher le charbon de la veine.

Accrochage : palier du puits où «s’accrochent» dans la cage de l’ascenseur les berlines vides et pleines.

Aérage : système de renouvellement de l’air.

Barette : casque du mineur en cuir bouilli.

Berline : benne à quatre roues servant au transport du charbon dans les galeries. Circulant sur des rails, elle est tirée par un cheval ou poussée par les herscheurs.

Boisage : consolidation des galeries par des pièces de bois.

Briquet : double tartine garnie de beurre et de fromage que le mineur emporte pour se restaurer dans la mine.

Bougnou : puisard pour absorber le trop-plein des eaux.

Cage : dans un puits de mine, monte-charge servant à monter ou à descendre les berlines ou les mineurs eux-mêmes.

Carreau : ensemble des installations de surface d’une mine de charbon

Chevalement : charpente destinée à supporter les poulies des bobines de descente des cages.

Criblage : triage du charbon.

Cuffat : grande benne à remonter le charbon.

Culbuteur : instrument permettant de faire basculer un wagonnet pour le vider.

Cuvelage : dans un puits de mine, revêtement de soutien constitué de charpentes de bois et pratiqué dans une roche à risque nappe souterraine, roche friable.

Foncer : creuser en descendant.

Fosse : terme désignant l’ensemble d’une exploitation minière.

Goyot ou Goyau : boyau vertical le long du puits pour le passage de l’air, muni d’échelles pour faciliter en cas d’urgence la remontée des mineurs.

Molette : grosse poulie au-dessus du puits.

Puits : la mine par elle-même.

Recette : endroit où l’on «reçoit» la production de charbon.

Rivelaine : pic du mineur à deux pointes.

Roulage : transport du charbon du point d’extraction au palier d’accrochage.

Taille : petite galerie dans une veine de houille.

Terril : colline formée par les déblais amoncelés.

Veine : couche de houille exploitable. 

Les fosses de la Compagnie des mines d'Aniche

Fosse Fressain à Fressain 1773-1774.

Les travaux commencent par un sondage dans le bois de Fressain. En 1773, deux fosses sont ouvertes. Ce sont les deux premières de la compagnie des mines d’Aniche. Elles sont abandonnées en 1774. Le matériel a été transporté à Monchecourt.

Fosse Monchecourt à Monchecourt 1774- 1839.

Une fosse est ouverte en 1774 à Monchecourt à la sortie du village et atteint le houiller. On creuse deux galeries mais elles prennent l’eau. La fosse est abandonnée en 1777. L’ancien puits est repris en 1837 par une société d’exploitation dite de « Monchecourt ». Elle y creuse deux bowettes mais ne ramène que du schiste. La fosse est définitivement abandonnée en 1839.

Point rose la fosse Monchecourt
Point rose Sainte Catherine, point vert Saint Mathias

Fosses Sainte Catherine et Saint Mathias à Aniche 1777- 1840.

La compagnie creuse deux nouvelles fosses en 1777 le long de la route de Bouchain : Les fosses Sainte Catherine avec un diamètre de 2,60m, une profondeur de 350m et quatre étages de recette aux profondeurs de 210, 231, 279 et 323m.  Et Saint Mathias avec un diamètre de 2,60m et une profondeur de 276m. Le cuvelage est en briques. Il y avait trois étages de recette aux profondeurs de 200, 231 et 276 m. La houille est découverte dans la fosse Sainte Catherine dans la nuit du 11 au 12 septembre 1778 à 140m de profondeur environ.

Mais ces fosses restent peu productives à cause de la médiocrité du gisement qui est aussi accidenté. Saint Mathias servira pour l’exhaure avec 8 pompes en action. L’exploitation se poursuit avec difficultés jusqu’en 1786. Les fosses sont envahies par les eaux en 1786 suite à l’arrêt de l’exhaure à la fosse Saint Laurent. Elle reprend en 1804 mais les puits sont abandonnés en 1839 puis comblés en 1840 après serrement.

Fosses Saint Laurent et Sainte Thérèse à Aniche.

En 1779, la Compagnie creuse deux nouvelles fosses un peu plus au sud de part et d’autre de la route de Bouchain. L’exploitation débute en 1880 mais les veines découvertes sont difficilement exploitables. La fosse Saint Laurent sert uniquement à l’exhaure des eaux. Elle est équipée de la première machine à feu de la compagnie. La machine à feu fournie par Dorzé de Boussu qui équipe ce puits depuis 1780 est arrêtée ce qui a pour conséquence l’arrivée des eaux qui noient les 4 fosses de la compagnie.

La fosse Saint-Laurent ouverte en 1779 avec un diamètre de 2,15 m avec un cuvelage en briques, deux paliers de recette à 180 et 200 m et une profondeur de 248 m. 

La fosse Sainte Thérèse est ouverte en 1779 à 235 m de la fosse Saint Laurent, avec un diamètre de 2,10m et une profondeur de 200m. L’extraction commence en 1780 mais elle ne produit presque rien, seulement 70 000 tonnes. La Compagnie est au bord de la faillite, elle est  abandonnée 1781 puis fermée en 1786.

Puits Sainte Thérèse

Les deux nouvelles fosses sont installées sur la commune d’Aniche plus au nord des quatre anciennes toujours le long de la route de Bouchain en 1786.

Mines d'Aniche Fosse Sainte Barbe plan des veines 1791

Fosse Sainte Barbe à Aniche 1786 à 1850.

La fosse Sainte Barbe, fosse d’extraction, on rencontre le charbon à 129 m en 1787. Le diamètre du puits est de 2,60 m et une profondeur de 350 m. Elle comprend 5 étages de recette situés à 150 m, 197 m, 213 m, 269 m et 293 m. Les veines rencontrées sont de meilleure qualité que les anciens puits. L’exploitation débute en 1788. La fosse est abandonnée et noyée en 1793 pendant l’invasion des Autrichiens. Elle est remise en exploitation en 1796. Elle sera la plus productive des anciens puits, la compagnie engrange des bénéfices et une machine de rotation est installée en 1810. L’extraction cesse en 1840, la fosse sert seulement à l’aérage qui se termine en 1845. Elle sera comblée et serrementée en 1850.

Fosse Saint Waast à Aniche 1786 à 1840.

La fosse Saint Waast ouverte en 1786 près du puits Sainte Barbe n’a jamais servi qu’à l’épuisement des eaux. Elle a un diamètre de 2,60 m avec un cuvelage en brique et une profondeur de 230m. Elle sera équipée d’une pompe à feu en 1789 qui est victime d’un accident en 1793. En 1840 on remonte l’eau grâce à onze pompes (7 dans le puits Saint Waast, 2 dans le puits Sainte Barbe et 2 dans un bure). Abandonnée en 1840, elle sera serrementée.

Personnel du service chemin de fer de Saint Hyacinthe en 1942

Fosse Saint Hyacinthe à Aniche 1793 à 1840.

La fosse Saint Hyacinthe est ouverte en 1793 sur le coté gauche de la route de Douai à Valenciennes, mais les travaux sont arrêtés à cause de l’invasion autrichienne. Le fonçage sera repris en 1799, on atteint la houille en 1800 à 150 mètres de profondeur.

Elle a un diamètre de 2,60 m puis de 3,20 m. La fosse possède 3 étages de recette aux profondeurs de 197, 213 et 233 mètres, elle a une profondeur de 273m. Pour la première fois dans la compagnie le manège est entrainé par les chevaux. En 1802, on y installe la première machine à vapeur d’extraction de Périer.

Le 7 février 1827, un foyer a communiqué le feu aux l’échelles de descente des ouvriers. La fumée s’est répandue à l’intérieur de la mine et 46 ouvriers meurent asphyxiés. C’est la première catastrophe qui touche les mines d’Aniche. La fosse est abandonnée en 1840.

Cette fosse abandonnée en 1840 fera place au nœud ferroviaire et le dépôt de locomotive dit « Gare Saint Hyacinthe »

Sur le territoire d’Auberchicourt, trois fosses sont ouvertes 

La fosse Aglaé à Auberchicourt 1798 à 1800.

La fosse Aglaé est ouverte en 1798 à l’entrée du village en venant de Douai d’un diamètre de 2,60 m et 60 m de profondeur, l’abondance des eaux entraine l’abandon de celle-ci en 1799. Elle est Serrementée en 1800 sans que la houille ne soit atteinte, pour cette raison qu’elle n’est pas désignée comme fosse mais comme avaleresse.  

La fosse La Paix à Auberchicourt 1815 à 1817.

La fosse est foncée en 1815 à la sortie du village vers Monchecourt, avec un diamètre de 2,60 m. Un élément du cuvelage rompt et cause l’inondation de la fosse en 1817. Profonde alors de 80 mètres, elle est abandonnée sans avoir atteint la houille.  Elle portera le nom d’avaleresse  « La Paix ».

La fosse l’espérance à Auberchicourt 1817 à1850.

La fosse L’espérance est foncée à quelques mètres de la fosse la Paix en 1817. Pour la première fois on réalise un cuvelage octogonal en bois avec 8 pièces de 1,035 m de longueur chacune. Elle a une profondeur de 333 m elle comprend 3 étages de recette à une profondeur de 228 m, 273 m et 293 m. On y tirera 374 000 T charbon avant son abandon en 1845 et serrementée en 1850.

Fosse de Mastaing à Mastaing 1834 à 1838.

En 1835, la compagnie ouvre une nouvelle fosse à Mastaing à l’intersection de la route de Bouchain et de Mastaing en dehors de sa concession.

On creuse jusqu’à 143 m ainsi que des galeries : 209 m au sud, 82 m à l’est et 108 m au nord mais on tombe sur des terrains dévoniens (terrains antérieurs à l’époque carbonifère période de formation du charbon). L’épuisement des eaux est effectué grâce à un manége à chevaux. Aucune houille n’est découverte, la fosse est abandonnée en 1838.

 La fosse d’Aoust à Aniche 1836 à 1871

La fosse d’Aoust est foncée en 1936 sur la commune d’Aniche à l’est de la ville entre Aniche et Abscon. Le charbon est atteint à 148 m de profondeur mais le gisement est irrégulier. Le diamètre du puits est de 2,60 m, elle possède 2 étages de recette à 242 m et 295 m et à 357 m de profondeur. L’exploitation est ralentie par des difficultés d’accès au charbon et n’entrera en service qu’en 1845 presque 10 ans après le fonçage. La production est faible, en 1860, elle n’aura tiré que 200 000 tonnes, elle sera serrementée en 1871.

La fosse La Renaissance à Somain 1839 à 1890

La fosse la renaissance est foncée en 1839 sur le territoire de Somain au sud-est, entre Abscon et Aniche. Elle a un diamètre de 2,60 m, elle est peu profonde avec ses 222 m de profondeur, le charbon est atteint à 140 m. Elle est approfondie à 380 m et possède 6 étage de recette : 170, 182, 196, 222, 306 et 347 m l’extraction  démarre en 1841. Le gisement ne pouvant pas être exploité de façon optimale ce puits ne servira plus qu’au service du personnel et à l’aérage des fosses Saint-Louis et Fénelon et sera remblayée et serrementée en 1890.

La fosse Saint-Louis à Somain 1843 à 1925.

La fosse Saint Louis est ouverte en 1843 au sud de la fosse La Renaissance avec pour la première fois un diamètre de 3 m avec un cuvelage en bois de 12,20 m à 88,20 m et comporte 9 étages de recette aux profondeurs de : 197m, 234m, 306m, 347m, 360m, 414m, 500m et 595m. Entré en extraction en 1845 ce puits a été l’un des plus productifs des Mines d’Aniche sous le double rapport de la quantité de houille extraite et du bénéfice réalisé. En 1849, les cages remplacent les cuffats pour assurer l’extraction, le transport du matériel et des mineurs, ce sera la première mine en France à être équipée de la sorte. En 1883 toutes les installations sont modernisées et un triage est installé en 1885 et le guidage en bois est remplacé par un métallique. Après 4 641 042 tonnes de charbon extrait, elle est abandonnée en 1914 à cause de la guerre et remblayée en 1925 et toutes les installations sont détruites. Il ne reste plus qu’un petit terril, vestige des usines de la renaissance.

La fosse Fénelon à Aniche 1847 à 1925

La fosse Fénelon est ouverte en 1847 le long de la route Aniche Abscon, avec un diamètre de 3m elle est équipée d’un système de transport par cage avec un guidage en bois comme la fosse Saint Louis. Cette fosse possède 11 étages de recette à 185 m, 217 m, 251 m, 285 m, 319 m, 360 m, 414 m, 500 m, 579 m, 595 m et 715 m, et atteint 724m de profondeur totale. L’extraction débutera en 1849 la houille est atteinte à 160 m. Abandonnée en 1884 car elle recoupe le champs d’exploitation de la fosse Saint Louis. Elle servira d’aérage et de descente au puits Saint-Louis. Le 28 novembre 1900 l’explosion du dépôt de dynamite entraine la mort de 21 mineurs au fond. Dès lors les dépôt de dynamite ne seront plus au fond mais dans une sorte de bunker à la surface. Elle sera fermée en 1925 comme la fosse Saint-Louis, il ne reste plus qu’un bâtiment renfermant des bureaux.

La fosse Traisnel à Aniche 1848 à 1952

On commence à creuser en 1848 sur la commune d’Aniche au nord de la concession le long de la route d’Aniche à Bruille- lez-Marchiennes. Le puits a un diamètre de 3m et cinq étages de recette : 180 m, 214 m, 277 m, 330 m et 393 m. Le terrain houiller est atteint à 133 mètres. Le cuvelage est en bois de 8,40 m à 68,20 m L’eau est abondante et on est obligé de monter une machine d’épuisement de 60 chevaux. L’extraction commencée en 1856 est arrêtée en 1876. Elle servira d’aérage aux fosse « Archevêque » et Sainte-Marie. Elle fut remblayée en 1952 et mise en sécurité en 1980 lors de la construction de point P par deux dalles en béton superposées.

Fosse Traisnel avant 1914

La Fosse Gayant à Wazier 1852 à 1978

La fosse Gayant à Waziers et comprendra plusieurs puits.

Un premier puits est creusé en 1852 avec un diamètre de 4 m mais envahi par les eaux il n’excédera pas les 20 m de profondeur. Il est abandonné en état d’avaleresse en 1852.

Le second puits qui deviendra numéro 1, ouvre en 1852 avec un diamètre de 5,10m, un cuvelage en fonte de 3,06 m à 83,33 m et 9 étages de recette : 183 m, 254 m, 314 m, 374 m, 440 m, 450 m, 540 m, 650 m et le plus profond à 700m.

Un troisième puits (puits numéro 2), ouvre en 1907 avec un diamètre de 5,10m par la méthode congélation des sols. Le cuvelage est en fonte de 1,32 m à 85,42 m avec 9 étages de recette sont identiques au puits N°1, il atteindra une profondeur de 853 m.

 Lors de la nationalisation ce site deviendra une concentration des gras du groupe de Douai. Gayant est choisi à cause du diamètre de ses puits et la proximité de toutes les installations : gare, Cokerie, … Le puits N°1 est arrêté en 1951 et le chevalement abattu. Un nouveau chevalement est construit haut de 45,37 m, à molettes parallèles avec une machine d’extraction à poulie Koëpe de 2800 Ch. L’extraction est assurée par 2 skips de 10 T de capacité. Durant les travaux des bowettes de liaison sont réalisées au fond pour relier les fosses Dechy, Notre-Dame, Saint René et le puits du Midi.

A l’est du puits un gigantesque lavoir est monté et les anciens lavoirs sont modernisés pour traiter les calibres inférieurs à 200 mm. Le puits N°1 est opérationnel en 1952. Le N°2 est alors arrêté et son chevalement abattu. Un grand chevalement de 57,10 m à molettes superposées est élevé. Il est équipé d’une machine à poulie Koëpe de 2800 Ch. avec 2 cages à 2 étages de 4 berlines de 800 Le puits N° 2 entre en service en 1954.

Pendant les travaux, la cokerie proche est modernisée entre 1949 et 1952. Les fosses sont concentrées les unes après les autres sur le siège de Gayant : 5 de l’Escarpelle 1951, Saint-René et Notre-Dame 1953, Dechy 1956 et le puits du Midi 1958.

En 1955, René Coty visite le siège de Gayant. En 1958 le cokerie met en service 2 nouvelles batteries de fours. En 1960, le champs d’exploitation du 5 de l’Escarpelle est terminé et la fosse Déjardin est concentrée sur le puits N° 2.

En 1977, le puits N°2 est approfondi à 777 m. En 1974, la cokerie est louée à Usinor mais elle cesse toute activité en 1976. Le glas du site est sonné. Le siège  s’arrête en 1978 après avoir remonté 39 millions de tonnes de charbon. Les puits sont remblayés en septembre 1978, et les lavoirs s’arrêtent la même année. Seuls les chevalements sont encore debout, le numéro 2 tombe le 14 avril 1981 et le numéro 1 seul au milieu d’un champ de ruines sera foudroyé le 3 juin 1981, la cokerie est détruite également en 1981. Il ne reste que peu de bâtiments de la mine : les bureaux, l’atelier-magasin et les lavabos.

La fosse Archevêque à Aniche 1854 à 1969

La fosse Archevêque est ainsi appelée car elle fut bénie par Monseigneur l’Archevêque de Cambrai, elle portera le nom Fosse de Monseigneur Régnier (d’après le courrier Douaisien du 21 juin 1854). Ouverte en 1854, c’est la dernière fosse ouverte sur la commune d’Aniche, elle a un diamètre de 4m, une profondeur de 589 m et 7 étages de recette : 199 m, 214 m, 277 m, 330 m 400 m et 589 m. Le charbon est rencontré à 126 m. Le cuvelage est en bois de 5,65 m à 70,65 m elle va se révéler très riche et très productive.

Le chevalement est d’abord en bois mais les installations sont modernisées et il est remplacé par un chevalement métallique haut de 24,70 m avec des molettes de 4,5 m de diamètre.

Fosse Archevêque avant 1914
Extrait du cahier bleu de Maxime Quévy

C’est la fosse ayant eu la plus longue durée d’exploitation de la compagnie. L’extraction est arrêtée en 1938. Elle servira d’exhaure et d’aérage pour le puits Sainte-Marie d’Auberchicourt. La Compagnie des Mines d’Aniche est nationalisée en 1946 et intègre le groupe de Douai. Après avoir produit 7 354 895 tonnes de charbon le puits devient inutile à l’arrêt de Sainte-Marie et sera rebouché en 1969. Le carreau sert encore de lieu de stockage pour le matériel du groupe de Douai. Le chevalement ne sera, lui, abattu que le 13 mai 1976. Le carreau de fosse est devenu un espace vert puis un lotissement..

La fosse Sainte-Marie à Auberchicourt 1857 à 1969

Le puits N°1 est foncé sur la commune d’Auberchicourt le long de la route d’Auberchicourt à Écaillon. Le puits a un diamètre de 4 m et c’est le plus important de la compagnie. Le cuvelage est en bois de 3 m à 57,70 m puis en fonte de 57,70 m à 89,70 m. Le terrain houiller est atteint à 230,50 m. il comporte 4 étages de recette à 265 m, 348 m, 428 m, et 508 m de profondeur.

Le puits N°2 est foncé en 1907 d’un diamètre de 4,20 m. Le cuvelage est en fonte de 1,17 m à 99,60 m et il comprend également 4 étages de recette aux même profondeur que le puits N°1.

En 1888, le chevalement de bois est remplacé par un métallique comme celui de Saint-Louis. Le puits N°2 sert à l’aérage et au service du puits N°1 qui sert à l’extraction des charbon ½ gras.

En 1951, les deux puits sont approfondis à 508 m. Le puits N°2 sert d’aérage avec la puits de l’Archevêque et le N°1 est équipé de puissant ventilateurs pour le retours d’air.

Les équipements de la fosse sont ceux de 1920. Elle est équipée d’un triage et son charbon est expédié aux lavoirs de Gayant. L’extraction cesse en 1960. Les puits ne servent plus qu’à l’aérage de la fosse Delloye jusqu’en 1968.

Les puits sont remblayés en 1969, le N°1 était profond de 516 m et le N° 2 de 523 m. Le chevalement du N°2 est détruit en 1972 et le N°1 en 1975. Il reste plusieurs bâtiments comme les bureau, les lavabos, le logement du garde et le magasin.

La fosse Notre Dame à Wazier 1856 à 1978.

En 1856, le forçage du puits n°1 débute sur la commune de Waziers, à la limite de Sin le Noble, à proximité de de la fosse Gayant. Le diamètre du puits est de 3,60 m qui sera agrandi à 4,20 m, il a une profondeur de 542 m. Les cuvelages sont en fonte de 4,10 m à 88,55 m. Le charbon est atteint à 167, 90 m. Il y a 6 étages de recette à 198 m, 235 m, 281 m, 341 m, 441 m et 541 m de profondeur. elle commence à produire en 1860, on y exploite des charbons gras et demi-gras. Cette fosse et riche et productive, Emile Vuillemin précise qu’en 1878 elle a produit 1 485 000 tonnes depuis sa mise en service.

Le puits numéro 2 est ouvert à son tour en 1905 avec un diamètre de 5,10m. Le cuvelage est en fonte de 1,30 m à 87,20 m, c’est l’un des plus profonds de la compagnie avec 834m et 12 étages de recette à 198 m, 235 m, 281 m, 341 m, 441 m, 541 m, 576 m, 613 m, 650 m, 677 m, 727 met 777 m de profondeur.

Fosse Notre Dame à Wazier
Lampisterie de la fosse Notre Dame

Cette fosse détruite pendant la première guerre mondiale fut reconstruite, on y ajoutera à proximité des cités, des écoles et une église. Après la nationalisation de 1946 cette fosse est concentrée sur la fosse Gayant, le puits n° 1 sert de retour d’air avec un accrochage à 541 m  quant au puits n° 2 il est accroché à 650 m et sert d’entrée d’air, les deux puits sont affectés au service et à l’extraction. En 1953, une bowette la relie à la fosse Gayant qui remonte son charbon, le puits n° 1 est totalement arrêté et le n° 2 sert de retour d’air et au service pour la concentration.

Le puits est ravalé après 1964 à 777 m de profondeur. Le chevalement devenant trop faible pour cette profondeur, il est équipé d’un nouveau chevalement à molette superposées avec une machine à poulie Koëpe de 1750 CV remplaçant celle à vapeur.

La fosse cesse toute activité en 1977, les puits sont remblayés en 1978. Les chevalements sont détruits en octobre et décembre 1981. Le site est reconverti en entrepôt logistique par les charbonnages de France au début du XXIème siècle. Il subsiste les cités, l’église Notre Dame des mineurs ainsi que le presbytère.

École de la cité Notre Dame
Fosse Dechy côté parc à bois vers 1960

La fosse Dechy 1859 à 1978

Le fonçage du puits numéro 1 débute en 1859 sur la commune de Dechy au nord de la ville il fait 4 m de diamètre. Le charbon est atteint à 181 m de profondeur. Le cuvelage est en fonte de 2,40 m à 85,49 m. Il a une profondeur de 556 m et 8 étages de recette à 217 m, 255 m, 311 m, 360 m, 411 m, 460 m, 511 m et 550 m de profondeur.

Le puits numéro 2 est commencé en 1898 à 5,1 m de diamètre pour exploiter un gisement de charbon gras et ½ gras. Le cuvelage est en fonte de 86 m à 98,23 m. Il a une profondeur de 819 m et 13 étages de recette à 217 m, 255 m, 311 m, 360 m, 411 m, 460 m, 511 m, 550 m, 600 m, 677 m, 727 m, et 777 m de profondeur.

En 1946, le N° 1 sert de retour d’air à 511 m de profondeur et le N° 2 est approfondi à 650 m en 1950 d’entrée d’air. En 1956, la fosse est concentrée sur Gayant. Les puits servent alors à l’aérage et au service.

En 1966, le N° 2 est ravalé à moins 777 m et en 1970 un nouveau chevalement à molettes superposées et monté au-dessus du puits contrairement au puits numéro 1 qui a un chevalement en béton armé. La machine d’extraction insuffisante est remplacée par celle récupérée au 8 de l’Escarpelle. Un ventilateur puissant est monté sur le puits numéro 1.

La fosse cesse d’extraire en 1978 à l’arrêt de Gayant. Elle continuera de remonter le matériel du fond. Les deux puits sont remblayés en septembre 1978 et les deux chevalements sont détruits en 1979 et 1980. Il ne reste de la fosse qu’une partie du mur d’enceinte et le portail décoré de l’entrée de la fosse.

Fosse Dechy 20 août 1975
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